La modernité à contre-courant

« ‘Cours camarade, le vieux monde est derrière toi !’ scandions-nous en mai 68. Ainsi nous nous comportions, dans notre insoumission même, en bon petit soldat du progrès. » Or, ce progressisme, Alain Finkielkraut l’a vite compris, n’est rien d’autre qu’un nouveau conformisme. La révolution n’est qu’un mythe, une illusion qui débouche sur le vide. Elle a détruit l’héritage culturel qui fonde notre identité : la langue, la littérature, l’école, l’université, un art de vivre. L’inculture grandissante favorise les extrêmes, une pensée différenciée est devenue suspecte. L’intolérance religieuse grandit et avec elle un nouvel antisémitisme. Livre après livre, article après article, Alain Finkielkraut met en garde contre la destruction de ce qui est le fondement même de notre société. Sous le titre La Modernité à contre-courant, il vient de réunir sept de ses livres (dont cinq d’entretiens, avec Peter Sloterdijk, Benny Lévy, Elisabeth de Fontenay, Jacques Robitaille, Alain Badiou), auxquels il a joint une sélection d’articles parus dans différents périodiques et qui sont inédits en volume.