Le Journal d’Hélène Hoppenot : les années suisses

Tout au long de la carrière de son mari, Henri Hoppenot, diplomate de premier rang,
Hélène Hoppenot, par ailleurs photographe de grand talent, a tenu un Journal, qui
est d’autant plus précieux qu’il n’était pas destiné à la publication. Il constitue un
document inestimable pour qui s’intéresse aux relations françaises avec les pays de
l’Ancien comme du Nouveau Monde, de l’Asie et de l’Afrique, ainsi qu’à la vie
intellectuelle et artistique du premier XXe siècle, les Hoppenot s’étant liés d’amitiés
avec Claudel, Saint John Perse, Supervielle, Darius Milhaud et beaucoup d’autres.
De ces plus de 8000 pages, Marie France Mousli a tiré quatre volumes publiés aux
Éditions Claire Paulhan. Le dernier, qui vient de paraître, couvre les années suisses,
Henri Hoppenot revenant, en mars 1945, pour la troisième fois à Berne, mais comme
ambassadeur nommé par le général de Gaulle. C’est depuis Berne (et parfois de
Paris), qu’Hélène Hoppenot assiste à la fin de la guerre, au procès de Pétain, aux
bombes sur Hiroshima et Nagasaki, à la prise de pouvoir de Mao, aux débuts de la
guerre froide. C’est à Berne qu’elle reçoit Churchill, mais aussi tout ce que la France
compte de grands créateurs. Si le pays se relève difficilement, son prestige dans le
domaine de la culture reste considérable (malgré la concurrence grandissante des
Etats-Unis).