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Inferno

Dante est mort il y sept cents ans, mais il est plus vivant que jamais. Les rééditions de ses œuvres se multiplient, ainsi que les nouvelles traductions. Un peu partout dans le monde, des expositions et des colloques soulignent son actualité. Ainsi aux Scuderie del Quirinale, à Rome, où Jean Clair et Laura Bossi ont réunis plus de 230 œuvres de peinture, sculpture, dessins sur papier d’artistes tels que Fra Angelico, Bosch, Bruegel, ou encore Rodin, Gustave Doré, Giacomo Balla, Anselm Kiefer, tout en faisant quelques incursions dans le monde du cinéma et des arts populaires. Des trois cantiche de la Divine Comédie, l’Enfer est la partie qui a le plus inspiré les artistes et marqué le plus durablement la culture visuelle européenne, mais aussi parce qu’il est toujours d’une brulante actualité, dans un monde où la destruction de la nature, les vagues pandémiques, la crise sociale et culturelle nous forcent à réfléchir au destin de l’humanité et aux choses ultimes.

L’exposition Inferno ! – que nous fera visiter Laura Bossi grâce à sa conférence – présente plus de 230 œuvres de peinture, sculpture, dessin sur papier d’artistes tels que Fra Angelico, Bosch, Bruegel, ou encore Rodin, Gustave Doré, Giacomo Balla, Anselm Kiefer, en faisant quelques incursions également dans le monde du cinéma et de l’art populaire. En suivant un parcours chrono-thématique guidé par le fil rouge de la vision de Dante, l’exposition retrace l’évolution au cours des siècles de la notion du Mal et des jugements de l’Au-delà : l’énigme de l’enfer comme royaume de Lucifer, le Jugement qui condamne les damnés à y entrer après la mort, l’imaginaire visuel pré-dantesque de l’Au-delà et de ses habitants, la topographie de l’abîme infernal, le voyage des pèlerins Dante et Virgile, et leurs rencontres avec certaines figures de pécheurs emblématiques, la nature multiforme du Diable et les tentations avec lesquelles il essaye de nous attirer à lui, et même la translittération sur terre de l’enfer à travers les désastres de la guerre, les profondeurs de la folie, les « cités dolentes » que sont la prison, les métropoles modernes déshumanisées, les camps d’extermination.

Quelle qu’en soit l’expression – les sombres avertissements de la souffrance éternelle dans les miniatures médiévales, la rencontre avec un univers satanique fait de tragédies terrestres dans l’art de la Renaissance et du Baroque, les tourments de l’âme représentés sur les toiles romantiques et symbolistes ou les interprétations modernes psychiatriques du mystère du Mal – la croyance en la possibilité d’un destin de damnation s’est révélée incroyablement persistante et a suscité tantôt la terreur, tantôt la pitié, la fascination morbide ou la curiosité « scientifique ».

Dans la dernière étape, l’exposition évoque l’idée de la rédemption que Dante résume dans le dernier vers « et nous sortîmes revoir les étoiles », qui contient le sens ultime de la grande fresque théologique et allégorique du poète.

Je suis sûr que la visite que nous proposera Laura Bossi vous donnera envie de vous précipiter à Rome ! Tous les prétextes sont bons pour un petit séjour dans la ville éternelle, surtout en compagnie de Dante et de quelques-uns des innombrables artistes qu’il a inspirés.