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Des archives à nos jours

Lazare, lève-toi !

Chers membres de la SEF,

Chers Amis,

Mesdames, Messieurs,

J’espère – et tout le comité avec moi – que vous avez traversé cette période inquiétante et bizarre à la fois sans dommage pour vous et les vôtres. Notre dernière conférence remonte au lundi 9 mars. Pierre Vermeren nous a alors parlé des relations conflictuelles – et qui le resteront encore longtemps – entre la France et l’Algérie. Pour faire écho à ses propos, nous vous avions envoyé un de ses articles… C’était peu… Le confinement nous a obligés à nous mettre aux abonnés absents.

Toutefois, nous avons bon espoir que le pire est désormais derrière nous. Nous avons hâte de renouer nos liens et de reprendre nos activités avant même la pause estivale. En accord avec la Fondation Beyeler et l’Alliance française, nous avons décidé de vous proposer, pour le mercredi 1er juillet, la conférence que Didier Ottinger, conservateur au Centre Pompidou, devait consacrer à Edward Hopper le 1er avril. La conférence aura lieu dans la grande salle, le nombre de places est limité à 100, les chaises seront espacées, il faudra s’annoncer (contact tracing), et entrée et sortie se feront séparément. 

Comme vous le voyez, cette rencontre se fera dans des conditions sanitaires optimales. Un seul regret : il n’y aura pas de visite guidée avant la conférence. En revanche, l’exposition sera ouverte aux participants et chacun pourra s’y promener avant et après la conférence.

Je suis très heureux que cette reprise de contact puisse se faire autour de Hopper. Ses paysages inquiétants, ses personnages perdus dans des espaces vides, ses silences ne résonnent-ils pas singulièrement avec notre situation actuelle ? L’art, comme la littérature et la musique, n’est pas un passe-temps destiné à meubler notre temps libre. Il fait intrinsèquement et intimement partie de notre vie, il dit ce que nous sommes. Il imprègne notre existence, il nourrit notre expérience, il fait progresser notre réflexion. Dans la nuit des temps, les cavernes étaient ornées, quelques fragments d’os permettaient de produire des sons. Il faut croire que depuis toujours, l’homme a eu autant besoin d’art que d’air pour vivre. 

Aussi est-ce par l’art que nous voulons fêter nos retrouvailles, sinon notre résurrection.