Début de notre nouvelle saison : 27 septembre 2021
Dans L’Enfer de Dante, Ovide était placé au même niveau qu’Homère, Horace, Lucain. Parfois il était même jugé supérieur à Virgile. C’est dire que sa place de premier poète latin n’est pas usurpée. Imité par ses contemporains, lu et relu par les poètes du Moyen Âge – qui parfois l’ont « moralisé » pour lui enlever son côté un peu leste -, il a servi de modèle et de source d’inspiration à l’Europe tout entière. Que serait la peinture sans les Métamorphoses, qui, en quinze chants et dix-huit mille vers raconte la naissance et les transformations qu’a subi le monde depuis sa création ? C’est l’équivalent de la Genèse. Tout le personnel mythologique y défile, de Jupiter à Apollon, de Daphné à Mercure, de Vénus à Cupidon, de Narcisse à Orphée. Leurs histoires ont inspiré peintres et poètes, musiciens et plasticiens. Quant aux Amours et à L’Art d’aimer ils marquent le premier sommet de la poésie amoureuse en Occident. Chassé de Rome pour des raisons obscures, Ovide a chanté dans les Tristes et les Pontiques les douleurs de l’exil comme personne avant et après lui. Laure Chappuis nous fera partager sa passion pour ce « poète éternel ».
Quinze jours plus tard, Sylviane Dupuis nous montrera à quel point les auteurs romands du XXe siècle s’inspirent, sans toujours se l’avouer à eux-mêmes, de la Bible. Un héritage essentiel, bien que parfois lourd à porter.
Nous commencerons ainsi notre saison par une retour aux sources mêmes de la civilisation européenne. Signalons aux amateurs qu’une toute nouvelle édition bilingue de la poésie latine vient de paraître il y a quelques semaines dans la « Bibliothèque de la Pléiade » et qu’une anthologie de poésie grecque et une autre de poésie latine sont également disponibles en « folio ».