L’Oeil de la nuit Conférence reportée à une date ultérieure

Horace W. Frink, le héros du plus récent roman de Pierre Péju, a réellement existé. Né en 1883 et mort en 1936 à New York, dans un oubli total, il fut un des premiers psychanalystes américains. On ne sait pas grand-chose de lui, si ce n’est qu’il a rencontré Freud au cours du voyage qu’en 1909 celui-ci fit dans le Nouveau Monde en compagnie de Jung et de Ferenczi. Aussi, le romancier est-il d’autant plus libre d’imaginer les aventures intellectuelles et amoureuses de son héros qui, « incapable de fermer l’oeil la nuit », par deux fois a traversé l’Atlantique pour se rendre à Vienne. Or, les voyages de ce personnage fantasque sont moins des pérégrinations dans l’espace que des voyages à l’intérieur de lui-même, en quête de son identité. Pourquoi moi je suis moi? C’est sous ce titre que Pierre Péju avait réuni en 2014 ses chroniques Questions d’enfance (Gallimard), qui prolongeaient d’une certaine manière Naissances, La Petite Chartreuse et nombre d’autres récits. L’Oeil de la nuit (Gallimard, 2019) est lui aussi le livre d’une quête. Pierre Péju est venu plusieurs fois à Bâle; nous avons la chance de l’accueillir une nouvelle fois pour son tout dernier livre.